Même si cette radio a connu beaucoup de variations sur la forme, son but a toujours été le même : proposer aux jeunes (on parle en gros des 15-25 ans) une radio qui leur parle, avec leurs codes, mais en prenant très au sérieux la qualité de l’offre, dans le respect de ses missions - informer, éduquer, distraire.
Pourtant, malgré toutes les précautions oratoires prises par la direction, personne ne s’y trompe : Radio France décide de supprimer, en deux temps, sa radio à destination des jeunes. Cette décision surréaliste se fait en enchainant d’ailleurs les contradictions.
Première étape majeure, à partir de juin, Mouv va devenir un simple flux musical. Étonnant quand on nous rabâche “l’échec des radios de flux musical”. Et ce flux musical ne sera plus diffusé qu’en DAB+ (cf. l'article sur la stratégie de diffusion FM).
Bilan : 35 suppressions de postes CDI (sur 37), une trentaine de CDDU qui se verront imposer une fin de collaboration et 3 pigistes non renouvelés.
Les salariés occupant les postes en CDI vont être repositionnés au sein des autres chaines et directions et deux salariés vont rester en charge de la programmation (mais rattachés directement à la direction des antennes et de la stratégie musicale). En revanche, pour les CDD et pigistes, pas de garantie de retrouver la moindre place sur une autre antenne.
Et en juin 2026, la diffusion en DAB+ de Mouv cessera également.
En un an, Mouv (avec ses rendez-vous d’antenne, diffusés en FM et en DAB+, avec ses 8 webradios et l’ensemble de ses déclinaisons numériques sur les réseaux sociaux) sera réduit à une seule webradio, sans aucun doute très peu visible au milieu d’une “offre musicale repensée”... Comment constater un tel recul et oser dire qu’il s’agit là de “relever le niveau d’ambition” ?
Face à cela, les élus ont exigé une expertise sur les risques psychosociaux mais aussi sur les économies projetées (dont on pense qu’elles sont très faibles pour 2025) et sur l’état des audiences détaillées de Mouv aujourd’hui. C’est en mettant en lumière les succès que rencontre Mouv aujourd’hui, sur le numérique notamment, que nous confronterons la direction au gâchis qu’elle s’apprête à commettre.
Radio France, pour honorer sa mission de Service Public qui impose de parler à tous, devra pourtant bel et bien se battre pour conserver un projet à destination de la jeunesse, quelle que soit sa forme demain.
Nous serons également au côté des salariés qui doivent être repositionnés pour veiller à ce que la direction aille au bout de son obligation de résultat : personne ne doit être laissé de côté ou subir de pressions. Et nous accompagnerons les CDDU et pigistes pour que leurs droits ne soient pas bafoués.