L'annonce brutale de la suppression des journaux de 22 heures sur France Culture et des journaux de matinale et de journée sur France Musique est un choc pour la rédaction commune de ces deux antennes. Et pour tous ceux qui font l’information à Radio France.
Les auditeurs devront quitter France Culture s'ils souhaitent s'informer après 18h, et France Musique s'ils veulent s'informer tout court. Cette décision, prise sans consulter les instances et alors que la direction de l'antenne de France Culture et de sa rédaction ne sont pas consolidées, envoie le plus mauvais signal aux auditeurs comme aux salariés.
D'un côté Radio France dit vouloir inclure ses collaborateurs dans sa stratégie future (Grande Consult') et revendique une plus grande horizontalité des décisions après une grave crise interne à France Culture, et de l'autre impose une décision choquante, incompréhensible, unilatérale et éminemment verticale.
La direction de Radio France méprise t-elle à ce point le travail des journalistes, alors que les rendez-vous d'information sont des pics d'audience sur ses antennes ? Pense t-elle, comme à FIP où elle a supprimé l'information en 2020, que les auditeurs doivent être dans une « bulle » hors de l'information pour pouvoir devenir des citoyens éclairés ?
C'est pourtant la mission et l'honneur d'une grande radio de Service Public d'offrir des journaux d'information POUR TOUS SES AUDITEURS, ET SUR TOUTES SES ANTENNES y compris les couche tard et les mélomanes.
La direction ne cesse de nous vanter la spécificité des antennes, mais travaille depuis longtemps à uniformiser les temps d'information et à délinéariser leur écoute. En espérant au passage supprimer quelques postes d'assistants d'édition, de techniciens, et bien sûr, de journalistes pigistes ou CDD.
Sans avoir même le courage de l'assumer.
Sud Radio France condamne cette logique mortifère.
Nous soutiendrons et accompagnerons la rédaction de France Culture Musique dans toutes les actions qu'elle jugera utile de mener.
Paris le 13 juin 2023