NAO : UNE DIRECTION PYROMANE
Les exercices de négociations sur les salaires (dites NAO) réservent rarement de bonnes surprises.
SUD Radio France, comme l'ensemble des Organisations Syndicales, élabore une longue liste de revendications dont la première est, et sera toujours, une augmentation générale des salaires pour tous. Pour autant, nous sommes également toujours attentifs aux éléments salariaux et primes professionnelles qui ont tendance à ne jamais évoluer malgré l'inflation. C'est le cas, entre autres, du Forfait Pompiers.
Hormis en 2023 où nous avions obtenu, au regard de l’inflation exceptionnelle, 130€ de mesure NAO, cette négociation salariale répète années après années le même scénario décevant :
- Le contenu de l’accord NAO présenté à la signature est très loin des demandes des OS et la direction refuse d'annoncer ce qu'elle retiendra si l'accord n'est pas signé
- L’accord ne recueille pas les signatures majoritaires nécessaire à son adoption (évidemment puisqu'il est insuffisant) et les mesures unilatérales sont enfin dévoilées, bien en deçà du projet d’accord
- La direction communique sur les méchants syndicalistes qui ont refusé de distribuer des miettes à des salariés en demande, qui plus est en affichant une liste des demandes syndicales tronquée
2025 a vu se répéter ce système de manière totalement caricaturale. Alors que les salariés subissent une nouvelle baisse de pouvoir d’achat, la plupart des OS refuse d’apposer leur signature sur un document n’offrant rien à l’immense majorité des personnels. SUD, quant à elle et comme toujours, se conforme au vote de ses adhérents.
Au final, les mesures unilatérales de la direction promettent une nouvelle année de vaches maigres : Pas d'augmentation des salaires, aucune mesure pour les musiciens, disparition de la hausse des barèmes minimum CDDU. Et surtout, un point ne passe pas : celui du forfait pompier.
Nous pensions naïvement avoir réussi à attirer l'attention de la Direction sur ce forfait non réévalué depuis 2012. Nous n'imaginions pas que la proposition de son augmentation serait retirée des mesures unilatérales tant elle était attendue ; cela n'engageait pourtant qu’une somme infime à l'échelle de l'entreprise.
Pompiers en colère, la direction joue avec le feu La direction allume-t-elle volontairement la mèche d’une contestation qui pourrait faire tache d’huile ? Les pompiers totalement dévoués à leur entreprise et par essence discrets dans leurs revendications se sentent victimes d’une injustice : toujours oubliés, jamais récompensés (aucune prime de fin de réhabilitation, pourtant promise et largement distribuée à d’autres, par exemple). Pour tous les services qu’ils rendent en permanence, ils méritent une reconnaissance à la hauteur du sens du devoir dans l’exercice de leur mission au service de tous. La grogne couve au PC des Pompiers. La direction peut-elle prendre le risque d’un embrasement dont on n’imagine pas les conséquences pour la Maison de la Radio et de la Musique ? Il est essentiel de reconnaitre leur engagement, c’est pourquoi SUD Radio France demande l’ouverture d’une négociation salariale spécifique aux pompiers. |
Paris, le 12 février
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LA JUSTICE CONFIRME QUE VOS ELUS ONT EU RAISON DE LA SAISIR
Après l’audience du tribunal judiciaire de Paris, le 17 décembre, en responsabilité, vos élus ont signé un accord avec la direction dans lequel Radio France revient au droit. L’entreprise accepte finalement d’organiser une information-consultation du CSE central sur le rapprochement France Bleu/France 3 et la disparition de « France Bleu » au profit d’ « ici ». Cette information sur les conséquences pour les équipes aura lieu cette semaine.
Malgré le désistement des élus, le juge a rendu une décision, dont nous n’avons eu communication que récemment. Elle mérite d’être partagée avec vous, car elle est aussi claire qu’implacable pour la direction. La justice ordonne à Radio France d’organiser l’information-consultation demandée… et de retarder le lancement de la marque tant que ce n’est pas fait.
Il n'y a pas à regretter que cette décision ne s'applique pas : les élus ont obtenu une information-consultation, plus la mise en place d’un plan de prévention des risques psychosociaux et d'une instance de coordination sur des aspects potentiellement bien plus graves du rapprochement avec France 3 (emploi, gouvernance, futurs projets de rapprochement, etc.). Tout le projet en l'état doit être connu.
Une décision importante
Si nous avions pu, en justice, obtenir l'annulation pure et simple de la mise en place d'ICI, nous l'aurions fait. Malheureusement, nous ne pouvions obtenir qu'un report, le temps d'être correctement informé et consulté.
UNE VICTOIRE POUR LA DEFENSE DES SALARIES DE RADIO FRANCE
Le CSE France Bleu et le CSE Central ont décidé de lever l’assignation en justice qu’ils avaient déposé contre Radio France avant que le juge ne rende sa décision. Le lancement de la marque Ici ne sera pas repoussé. Avec détermination pour la suite, les deux instances et les organisations syndicales ont signé un accord avec la direction. Elles ont obtenu des garanties suffisantes qui leur permettront d’analyser toutes les étapes du rapprochement France Bleu/France 3.
Cette assignation en référé avait pour but d’obtenir en justice ce que Radio France refusait : l’information et la consultation des instances, assortie d’une étude d’impact sur les salariés, comme la loi le prévoit pour un projet d’entreprise de grande envergure. Les CSE demandaient donc au tribunal de geler le changement de nom en attendant.
Une audience a eu lieu mardi 17 décembre devant le Tribunal judiciaire de Paris ; elle a permis de rappeler que l’adoption de cette marque commune est une étape de plus dans le rapprochement avec France 3 et que ce projet majeur - financé par Radio France alors que l’Etat a retiré les crédits prévus pour cela - devait se faire dans le respect du code du travail, avec une consultation des élus des CSE dans les règles.
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