RETRAIT DU PROJET DE HOLDING-FUSION
AUDIOVISUEL PUBLIC EN DANGER
MENACE SUR L’EXISTENCE DE RADIO FRANCE !
Après avoir rencontré la ministre de la Culture et les députés en charge de ce projet, les organisations syndicales représentatives de Radio France considèrent que la fusion - précédée d’une holding - des entreprises publiques audiovisuelles constitue un danger majeur pour Radio France et ses équipes.
Outre les coûts inévitables engendrés par ce projet, baptisé « France Médias », cette réforme remet en cause l’indépendance éditoriale et budgétaire de Radio France, garante d’une véritable stratégie de l’audio - radio et numérique - plébiscitée par le public.
Ce projet aboutirait immanquablement à :
- La dilution de Radio France et de ses chaines dans « France médias »
- Une perte d’indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques et économiques
- Une réduction des moyens humains et financiers dédiés à la radio de service public
- La disparition des accords d’entreprise et une dégradation des conditions de travail des salariés
- Un recul de la diversité dans l’information et la création radiophonique
- Une baisse de volume et de qualité dans les contenus audio
- La remise en cause de la spécificité de nos métiers et de notre expertise
- Une menace sur l’existence des formations musicales permanentes
- Une défiance et une désaffection des auditeurs
L’intersyndicale CFDT, CGT, FO, SNJ SUD et UNSA dénonce la dangerosité de tout projet de holding et/ou de fusion de l’audiovisuel public, demande le retrait du projet de loi et appelle l’ensemble des salarié.e.s de Radio France à cesser le travail du jeudi 23 mai 2024 à 00h au vendredi 24 mai 2024 à 23h59.
PRÉAVIS DE GRÈVE POUR LA DÉFENSE DE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION
Radio France subit une campagne de dénigrement et de calomnie orchestrée par des partis politiques, organisations ou personnalités franchement hostiles au service public de la radio, alors qu’un projet de réforme de l’audiovisuel public va être discuté prochainement à l’Assemblée Nationale.
C’est à ce moment précis que la Direction de Radio France, loin de défendre les intérêts vitaux de l’entreprise, mène une politique de casse sociale sur les antennes en bouleversant les grilles et en sacrifiant des émissions emblématiques.
En particulier sur France Inter, dont la marque de fabrique est l’insolence et la liberté de ton depuis la fin de l’ORTF, des menaces pèsent sur des émissions populaires et singulières, que seul le service public peut produire.
Dans quel but ?
Pour répondre aux injonctions des puissances publiques, de groupes privés ?
Dans une société de plus en plus clivée, où l’hystérie remplace le débat public, la pluralité et l’humour doivent garder une place centrale sur l’ensemble de nos antennes.
C’est pourquoi, les organisations syndicales CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD et UNSA appellent l’ensemble des salariés de Radio France à cesser le travail le 12 mai 2024 entre 0h00 et minuit et demandent à la Direction de Radio France :
La défense des personnels contre toute forme de pression et de dénigrement extérieurs
- le respect par l’employeur de son obligation de protection et de sécurité de ses salariés
- la résorption de la précarité sur les antennes
- la fin de la répression de l'insolence et de l’humour
- la préservation de l’identité et de la singularité de ses chaînes
- la réaffirmation sans limite de la liberté d'expression sur nos antennes
Paris, le 6 mai 2024
Rachida Dati va-t-elle réaliser le rêve fou du Président Macron : mettre aux ordres l’audiovisuel public ?
Le calendrier dément de la ministre de la Culture impose une réforme au triple galop : examen à l’Assemblée Nationale du projet de loi de réforme de l’audiovisuel public les 23 & 24 mai, création de la holding « France Médias » le 1er janvier 2025, puis fusion le 1er janvier 2026. Le tout sous la menace d’un financement incertain.
Et pendant ce temps, c’est la guerre du zèle entre Sibyle Veil et Delphine Ernotte, à celle qui donnera le plus de gages de loyauté aux injonctions gouvernementales. Le projet stratégique de notre Présidente impose des réorganisations désastreuses de nos modes de productions et une scission annoncée de France Bleu, alors que la RH multiplie les licenciements pour faire régner la peur dans les couloirs. Enfin, la Présidence entame la démolition de l’image, de l’esprit et du contenu de France Inter : valse des producteurs, suppressions des émissions emblématiques, attaque sur l’éditorial… Le comble de l’ignominie est atteint en choisissant la voie disciplinaire pour abattre le droit de se moquer, signature historique de la première radio de France. Toucher la liberté d’expression, c’est offrir au gouvernement un blanc-seing pour une vente à la découpe de la radio publique tout en réalisant les rêves les plus fous du secteur privé. Les excellents chiffres d’audiences de nos chaines constituent un frein à la destruction du secteur, qu’à cela ne tienne, on s’en occupe.
Face au démantèlement de l’audiovisuel public qu’annonce la fusion sous la forme d’un anachronique retour à l’ORTF, les personnels de Radio France doivent manifester une opposition ferme et spectaculaire.
SUD Radio France appelle à une grève massive les 23 & 24 mai, jours de la présentation du texte de réforme à l’Assemblée Nationale. Contre la holding, contre la fusion, contre les atteintes à la liberté d’expression, contre l’ingérence gouvernementale…
Les parlementaires doivent entendre la colère et l’opposition des salariés de Radio France jusqu’au Palais Bourbon.
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