Les uns après les autres, la direction dégomme les avantages acquis !

 

En 2017, la direction négociait un Compte Epargne Temps pour permettre aux salarié.e.s de stocker des jours de congés qu’ils-elles ne “pouvaient” pas prendre ou qu’ils-elles souhaitaient mettre de côté. 

Ce CET pouvant permettre des projets aussi variés que prendre quelques congés supplémentaires pour profiter d’un long voyage, de financer quelques travaux dans la maison ou encore d’envisager de partir un peu plus tôt à la retraite. 

En soit, l’idée du CET – en tant que dispositif à la main des salarié.e.s pour épargner des vacances - pourrait sembler intéressante, mais elle est aussi un piège. Piège dans lequel les directions de chaines sont très facilement tombées en incitant ses employé.e.s à utiliser massivement le CET au prétexte de : “Tu ne peux pas partir maintenant parce que c’est bientôt (cochez la réponse de votre choix : les jeux olympiques, les municipales, le couronnement de Charles, le gros festival de musique de la région, le Tour de France, la fête de la marmotte, etc.)” 

Bref, la solution miracle, c’était de dire : “Si tu ne peux pas les prendre, mets-les sur ton CET !”. 

Gardons toutefois en tête que l’idée principale des congés, des jours d’âges, des jours de modernisation, des jours de RTT, etc. c’est avant tout pour les salarié.e.s, de prendre du repos ! 

Cela dit, force est de constater que, le CET connait un très fort succès (en particulier chez les cadres et les journalistes), trop pour la direction de Radio France ! 

Globalement sur les environ 4.500 salarié.e.s de l’entreprise, 60% d’entre eux-elles en possèdent un, allant d’une dizaine de jours à plus 250 ! 

Tant et si bien que nous nous retrouvons avec 89 538 jours cumulés au 31 décembre 2023. Et ça, c’est comptabilisé dans le budget de Radio France sous forme d’argent ! Plus de 32 millions d’euros stockés. 

Et donc, la direction de Radio France a saisi la fin de validité d’une partie de l’accord de 2017 pour engager des négociations. Le but : diminuer drastiquement ces réserves. 

Dans les grandes lignes, nous en sommes à ces propositions : 

  • Limiter le nombre de jours que l’on peut poser annuellement à 11 maximum contre 22 actuellement 
  • Limiter le cumul des jours à 50, (aujourd’hui la limite est de 92.736€.)  
  • La monétisation resterait à 17 jours par an (sauf les jours de la 5ème semaine de Congés payés, non monétisable) 
  • Engagement de verser les 1,2 millions d’euros de gain d’impôts dans le budget alloué aux salaires dans le cadre de la NAO.  

 Ces propositions soulèvent plusieurs questions. 

D’abord, pour celles-ceux qui auraient plus de 50 jours, comment ça se passe ? 

La solution de la direction : payer tous les jours à partir du 51ème jusqu’au solde (paiement étalé sur 3 ans pour les CET les plus fournis) 

Radio France ne veut plus être notre banquier, en effet un jour posé sur le CET au salaire du moment, est réévalué au fil des années selon l’évolution salariale.  

La direction ne pouvant pas payer tous les jours stockés en une seule fois, car elle n’a pas les réserves de provisions suffisantes, souhaite mettre en place un CET en accord unilatéral, adossé à un PERCOL (Plan d’Epargne Retraite Collectif, qui bloque votre argent jusqu’à la retraite) ou un PEE (Plan d’Epargne d’Entreprise, jamais très avantageux en période d’inflation). 

La négociation est en cours, mais il semble que la marge de manœuvre est très limitée. SUD Radio France va tenter de limiter la casse en mettant en avant l’esprit du CET : les salarié.e.s doivent avoir le choix de prendre TOUS leurs congés pendant l’année, ou d’en épargner pour des projets personnels mais sans perdre les acquis accumulés au fil des années. 

Les salarié.e.s de cette maison ne sont pas une variable d’ajustement, ils méritent une reconnaissance à la hauteur de leur engagement.