Mis en route à l’automne 2020, l’accord emploi RF 2022 qui se voulait être un « nouveau départ pour Radio France » s’est avéré à terme un fiasco total ! 

Le but affiché était de réorganiser l’entreprise tout en maintenant les activités radiophoniques et musicales, en développant les activités et les productions numériques, en préservant les conditions de travail, en luttant contre les Risques Psycho Sociaux et en réduisant la précarité. 

La direction s’était engagée sur les recrutements, sur le développement des parcours professionnels et de la formation et sur la transmission des savoirs. 

Les Organisations Syndicales avaient exigé et obtenu ces garanties afin d’essayer de limiter l’impact négatif des suppressions d’emploi, d’empêcher la désorganisation de l’entreprise et de mettre la santé au travail comme priorité numéro 1. 

Au terme de ce plan social déguisé, la seule chose que la direction de Radio France a réussi à faire c’est supprimer des postes … et heureusement pas tous ceux qu’elle espérait ! 

Lors de la dernière commission de suivi de l’accord (3 avril) et du CSE Central Extra sur le sujet (17 avril), la direction a d’ailleurs regretté de n'avoir pu supprimer l'ensemble des postes ciblés, à savoir 227 (sans compter les postes supprimés dans d'autres circonstances). Sur ces 227 postes ciblés, 29 salarié.e.s sont toujours là. 

Pour ces salariés dont le poste reste ciblé, l'objectif est de les faire évoluer conformément aux projets de réorganisation, imposés coûte que coûte, sans la moindre considération pour les alertes émises par les élu-es sur les risques psycho-sociaux qui en résultent.. 
La DRH convient qu'il sera difficile de faire évoluer vers un autre emploi, notamment, 5 salarié.e.s du chœur, 7 agents du ménage et 2 agents de gestion en locales, encore en poste. Ces salariés se trouvent donc malgré eux sur un siège éjectable. La direction s’était engagée à ne pas faire disparaître ces postes tant que les salarié.e.s les occupaient… on attend de voir ! 

Là également où la direction n’a pas rempli sa part du contrat, c’est sur la création de postes et les recrutements. 

En effet, elle s’était engagée à créer 47 postes, dont 27 à la Direction du Numérique. Il en manque encore 9 ! 

Toujours dans l’accord emploi RF 2022, 25 CDD-U auraient dû être intégrés. 21 seulement l’ont été, il en manque donc 4. 

En conclusion de ce chapitre recrutement, la direction de RF estime que, comme il n’y a pas eu assez de départs, il n’y aura pas plus d’embauches … en tout cas pas tout de suite ! Inacceptable. L’accord n’est de fait pas respecté. 

Et pendant ce temps, les retards sur les départs à remplacer s’accumulent. 

À ce jour : 
- 22 cascades (issue finale des remplacements de salarié.e.s qui ont quitté.e.s RF avec la RCC) ne sont toujours pas terminées 
- 10 recrutements n'ont toujours pas été lancés alors que certain.e.s salarié.e.s ont quitté RF depuis 2021 

Dernier raté : La transmission des savoirs … totalement inexistante ! 

Seul objectif de l'accord atteint : 70,9% des postes remplacés l'ont été par des CDD. L'accord prévoyait au moins 70% ... Ça passe, de justesse. 

Sujet d’inquiétude pour l’avenir : la direction compte poursuivre la transformation de l’entreprise. Avec quelles conséquences ? Création de nouveaux emplois au détriment d’autres, augmentation de la polyvalence à tous les postes, évidemment sans consultation des instances... 

Au final, bien que SUD Radio France ait signé l’accord emploi RF 2022, ce que nous redoutions est arrivé : les seuls bénéficiaires de ce plan inédit sont les salarié.e.s qui ont pu quitter l’entreprise dans de bonnes conditions. Et à quel prix ? 

Radio France est dans un triste état, nous n’avons pas fini de payer les pots cassés de ce plan social !